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Elle me prend la main en chantant et m'entraîne au milieu de l'attroupement. Je souris bêtement depuis 1/4 d'heure, épuisé par un voyage de 24h mais heureux d'avoir atteint notre but, Papeete. J'accepte donc son invitation à danser, n'ayant pas beaucoup le choix après tout. Et puis si Elie Chouraqui s'est laissé entrainer je peux bien les accompagner. Je remue donc les genoux et me laisse bercer par les percussions et cordes du groupe posé au beau milieu de l'aéroport.

Il est 4h du matin, la semaine du FIFO commence bien.

L'enjeu du FIFO est culturel

Cet accueil chaleureux qu'ont connu les festivaliers du FIFO met naturellement à l'aise. Le week-end de bienvenue se prolongera, entre un barbecue sur la plage et quelques festivités locales du plus charmant effet.

Mais elle ne doivent pas occulter l'enjeu du Festival du Documentaire Océanien, le FIFO : l'Océanie doit développer l'accès à sa culture locale. Pour que les jeunes générations qui passent ici comme en métropole 5h devant leur télévision n'aient pas pour seule lucarne celle d'un continent lointain.

Le FIFO a rapidement grandi pour devenir en 9 éditions un événement majeur de Papeete, qui rassemble des délégations de Nouvelle Zélande, d'Australie, de Micronésie, de Tahiti... pardon pour ceux que j'oublie. L'enjeu est culturel, donc politique. Le Président de Tahiti Oscar Temaru accueille officiellement les festivaliers ce soir, mais en réalité déserte l'île pendant que la Secrétaire d'Etat à l'Outre Mer Mari-Luce Penchard assistera à la Nuit du Court Métrage Océanien. Ils porteront chacun leur soutien tout en prenant soin de s'éviter pour des raisons qu'ils sont seuls à comprendre.

Mais tous s'accordent pour célébrer la culture Océanienne. Et peu importe la compétition de films documentaire, si la mission est remplie : célébrer la richesse culturelle locale et favoriser son émergence dans le paysage médiatique.

L'Océanie doit exister dans le paysage médiatique

Ce message, c'est celui de Walles Kotra, le Président de l'AFIFO association organisatrice du FIFO. J'ai eu le bonheur de pouvoir le rencontrer et passer quelques minutes avec lui, sur une plage de Moorea.

Peut-on être Tahitien, Océanien, Français et Européen ?

En ouvrant la presse locale le matin de mon arrivée à Papeete, je m'étonnais de découvrir une allocution du Président de la République Nicolas Sarkozy adressée aux tahitiens et réalisais que nous n'en avions aucune connaissance en métropole.

Au delà du débat politique que ne manque pas d'entrainer cette allocution qui ressemble à s'y méprendre à un programme, j'ai souhaité avoir l'opinion de Walles Kotra.

Sa réponse est une question : peut-on arriver à être tout à la fois Tahitien, Polynésien, Français et Européen ? Elle me laisse songeur.

Genaro @naro @Franceotv