FRANCE TELEVISIONS : les « 5 piliers » de la stratégie numérique de Bruno Patino sur Satellifax

France Télévisions se fixe 5 priorités pour déployer sa stratégie numérique, a indiqué hier Bruno Patino, directeur général délégué au développement numérique et à la stratégie : développer l'offre d'information et de sport, diminuer le nombre de sites internet, distribuer ses offres numériques chez de nouveaux opérateurs, se préparer à l'arrivée de la TV connectée et investir « lourdement » dans la création.

Bruno Patino, directeur général délégué au développement numérique et à la stratégie de France Télévisions, a présenté hier, lors de sa première conférence de presse depuis sa prise de fonctions à la rentrée, sa stratégie numérique pour le groupe public, en définissant « 5 piliers ». Le groupe public veut développer son offre d'information et de sport, diminuer le nombre de ses sites internet, distribuer ses offres numériques chez de nouveaux opérateurs, se préparer à l'arrivée de la TV connectée et investir « lourdement » dans la création, notamment les webfictions.

Situation « paradoxale »

« Le numérique est au cœur de la stratégie de France Télévisions car le numérique doit s'adresser à tout le monde et n'exclure personne », a affirmé Bruno Patino, soulignant que « France Télévisions ne peut limiter son offre au téléviseur ». Il a aussi expliqué avoir trouvé, en arrivant dans le groupe une situation « paradoxale », avec une offre numérique « très riche » mais « relativement peu puissante et limitée à un certain nombre d'usages ». « La grande majorité des pages vues sont générées par des jeux dérivés d'émissions », alors que « l'information et le sport ont une place réduite dans cette offre », de l'ordre de 5 % à 7 % des pages vues.

Dans l'information numérique, un développement lui semble d'autant plus nécessaire et pertinent que France Télévisions dispose de « nombreuses rédactions », avec le maillage régional de France 3, et que « c'est notre intérêt » puisque le groupe détient la chaîne des droits. Une plate-forme numérique d'information en continu pour le web, le mobile et la TV connectée est en préparation, et doit être lancée à la rentrée (voir rubrique « Technologies »). Une autre plate-forme, dédiée au sport, est prévue pour 2012, sur le même modèle.

France Télévisions va aussi diminuer le nombre de ses sites internet, avec l'idée d'avoir « quelques sites de chaînes très puissants », selon Bruno Patino.  Il a évoqué aussi un « guide des programmes plutôt fort », et la volonté de « faire vivre nos programmes dans un univers social ». Mais il n'y aura « pas de lancement avant 2012 », a-t-il précisé.

Troisième axe de développement, l'offre de catch up pluzz.fr, disponible sur Orange et Free, a vocation à être distribuée chez d'autres opérateurs. Des négociations sont en cours avec Numericable, SFR et Bouygues Telecom, a dit Bruno Patino. « On aimerait aussi faire des choses avec YouTube et Dailymotion » car ces sites « génèrent une audience considérable qui ne va pas forcément dans l'univers des chaînes ». Ce projet « se discute avec le monde de la production », a-t-il ajouté. Le groupe pourrait notamment, en cas d'accord, monétiser ses contenus. En outre, pluzz.fr, qui ne propose actuellement que des contenus en rattrapage, va être transformé en player cette année.

« On attend la TV connectée avec appétence »

Alors que les premiers téléviseurs connectés ont été lancés, France Télévisions veut se préparer à ces bouleversements. Bruno Patino s'est voulu rassurant : « On attend la TV connectée avec appétence. Je crois à la possibilité de la réponse différée. » Mais il s'est dit « favorable à des univers ouverts mais régulés. Un opérateur télécom ne doit pas faire ce qu'il veut » avec les contenus du broadcaster.

Enfin, France Télévisions ambitionne d'investir « lourdement » dans la création numérique, en particulier dans les webdocumentaires et les webfictions. Sous la responsabilité de Boris Razon, en passe de quitter lemonde.fr pour rejoindre France Télévisions (voir rubrique « Entreprises et mouvements »), le groupe veut développer le transmédia, c'est-à-dire « des formes narratives différentes sur des univers différents », a dit Bruno Patino.

Interrogé sur le montant du budget dédié à la création numérique, il a simplement répondu que le budget des webfictions allait être augmenté, sans donner de chiffre précis. Le budget numérique du groupe, de 35 M€ en 2010, va passer à 55 M€ cette année. Le chiffre d'affaires publicitaire numérique est actuellement de 8,7 M€. (voir également en rubrique « internet » le lancement hier de l'application iPhone / iPad).

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